Article journal 7 à Poitiers du 21/9/21

Reconversion – Le bonheur est dans l’après

A 25 ans, Benjamin Trottereau a repris Le Bonheur est dans le thé dans le centre de Poitiers, une institution créée par Céline Delage devenue professeure de yoga. Lumière sur deux profils aux trajectoires originales.

Un lieu, deux histoires. Elle souhaitait passer la main et se formait déjà depuis cinq ans à son nouveau métier. Lui rêvait d’ouvrir un salon de thé à Poitiers sans oser franchir le pas. En septembre 2020, Céline Delage et Benjamin Trottereau ont donc logiquement trouvé un terrain d’entente pour la transmission du Bonheur est dans le thé, un établissement bien connu des Poitevins. Chacun s’est construit au fil du temps un parcours hors du commun, fait de reconversion, de victoires et de déboires. Leur point commun ? Ils sont plus heureux aujourd’hui qu’hier !

Céline Delage a créé le restaurant-salon de thé de la rue Carnot en décembre 2010, en plein chantier de Cœur d’agglo… Pas de quoi faciliter sa tâche. Et pourtant, en moins de dix ans, elle a fait de ce lieu l’une des références en termes de cuisine végétarienne. « J’ai tout mené de front seule, j’aimais beaucoup ce que je faisais mais la pénurie de cuisinier et le fait que mes salariés « jeunes » souhaitent faire des saisons était lourd à gérer sur le long terme, se souvient-elle. Très vite, le yoga m’a aidée à surmonter le stress généré par ces situations, les recrutements, la formation de chaque nouvel employé, c’était mon refuge. » Progressivement, l’idée de transformer sa passion en métier a germé. Pendant cinq ans, Céline s’est formée à l’Institut Français de Yoga https://www.ify.fr/. Et en septembre, elle a créé Yoga Svadhyaya -transformation personnelle en sanskrit- afin de dispenser des cours chez elle et au studio Anna-Weill à Poitiers https://www.facebook.com/atelierannaweill/. « J’ai aussi rejoint la coopérative Aceascop (Coopérative d’Activités et d’Emplois) https://aceascop.fr/ pour bénéficier d’un accompagnement, de la dynamique de groupe et surtout être actrice de l’Economie Sociale Solidaire (ESS). »

Gestion et pâtisserie

De la cuisine au yoga, il n’y a qu’un pas selon Céline Delage, qui estime son parcours cohérent. « Dans les deux cas, je prends soin des gens ». Cohérent, le qualificatif sied aussi parfaitement à la trajectoire de son successeur. Même si, au départ, on pouvait croire le contraire. Après le bac, Benjamin Trottereau s’est dirigé vers… un DUT de Gestion des entreprises et des administrations. « Dès l’âge de 14-15 ans, j’ai su que je me lancerai dans la pâtisserie, raconte le jeune homme de 25 ans, né à Châtellerault. Ensuite, l’idée d’être mon propre patron m’a bien plu. Alors je me suis dit qu’avoir un bagage en gestion me permettrait de comprendre mon expert-comptable ! » Diplôme en poche, il intègre l’école de gastronomie Ferrandi à Paris pour un cursus en alternance dans la pâtisserie. « J’ai alors travaillé dans une belle boulangerie des Hauts-de-Seine. J’ai été capable de remplacer le patron pendant ses vacances. Ça m’a donné confiance en moi. »

Au Bonheur est dans le thé, il propose depuis quelques semaines des produits locaux et au maximum bio. Le jeudi, c’est végé ! Et tous les après-midi, les amateurs de gourmandises peuvent déguster ses crumbles, cakes de saison et autres entremets sortis tout droit de son imagination. Mais surtout, une attention particulière est donnée aux intolérances en tout genre (œufs, lactose, gluten) dont il souffre lui-même. « On a le droit de se faire plaisir malgré tout ! »

Catégorie : Economie Date : mardi 21 septembre 20 – Romain Mudrak